ÉDOUARD DE WOODSTOCK: LE PRINCE NOIR
Édouard Plantagenêt, plus connu sous le surnom de Prince Noir ou parfois d’Édouard le Noir (, Woodstock – , Westminster), prince de Galles, comte de Chester, duc de Cornouailles et prince d’Aquitaine, était le fils aîné d’Édouard III d’Angleterre et de Philippa de Hainaut.
On le nommait également selon son lieu de naissance : Édouard de Woodstock. A huit ans, alors que son père partait pour la Flandre afin de contracter des alliances contre la France, Édouard fut nommé « gardien du royaume ». Il est choyé par Édouard III qui n’avait négligé ni son éducation ni son instruction de prince.
Déjà habitué et formé aux tournois, Édouard de Woodstock débarqua le à Saint-Vaast-la-Hougue, guerroya en Normandie aux côtés de son père, et connut sa première grande bataille à Crécy en 1346 où il assuma le commandement de l’aile droite de l’armée anglaise à l’aide du comte de Warwick. Une chronique de l’époque voulait que le jeune prince eût failli perdre la vie ce jour-là : désarçonné par un chevalier français, ce serait son porte étendard qui aurait eu la présence d’esprit de le dissimuler sous la bannière au dragon rouge du prince de Galles, et qui aurait repoussé nombre d’assaillants. La nuit tombée, Édouard aurait commandé l’exécution de tous les soldats français blessés incapables de payer rançon et, au matin, un massacre plus grand encore, quand les milices urbaines françaises vinrent en renfort, mais trop tard : l’esprit de la chevalerie n’avait pas été respecté par le prince, qui en eut grande honte devant son père : c’est après cette bataille qu’il aurait pris l’habitude de porter une armure noire.
À la suite d’une révolte sévèrement matée dans son comté de Chester, il fut nommé lieutenant de Gascogne. Mandaté par son père, il arriva à Bordeaux le , en pleine guerre de Cent Ans, pour protéger les possessions anglo-aquitaines contre les Français. Deux semaines plus tard, il mena une campagne à travers le Sud-Ouest,
Ralentie par son considérable butin et fatiguée par les combats, sa troupe se replia vers Bordeaux et, à Maupertuis, près de Poitiers, Édouard et ses hommes infligèrent une sévère défaite aux Français qui les poursuivaient. C’est lors de cette bataille de Poitiers, le , qu’Édouard captura le roi Jean II.
En 1360, le traité de Brétigny-Calais accorda au roi Édouard III d’Angleterre des terres en plus de son duché d’Aquitaine « traditionnel » qui s’étendait approximativement de Saintes à Bayonne, en passant par sa capitale, Bordeaux. Ces terres étaient le Quercy, le Périgord, l’Angoumois, le nord de la Saintonge, le Limousin, le Rouergue, la Bigorre, le comté d’Armagnac, l’Agenais et le Poitou. Ces territoires — cédés par la France sous la contrainte quand le roi Jean II le Bon était captif en Angleterre à l’issue du second traité de Londres (1359) qui aggravait encore les clauses du premier traité de Londres (1358) — constituèrent une principauté autonome (1362) qu’il gouverna sur place jusqu’au début de 1371. Édouard fut nommé prince d’Aquitaine par son père le , et le resta jusqu’à son abdication le .
Le prince mourut de maladie en 1376, un an avant son père Édouard III, et fut enterré dans la cathédrale de Canterbury en Angleterre où l’on peut encore voir son gisant.