
Le siège de Brezolles, en novembre 1361
Le contexte
Après le désastreux traité de Brétigny, Édouard III avait licencié son armée. Les compagnies régulières anglaises rentrèrent en Angleterre, mais les mercenaires anglais, ainsi que les Brabançons et autres aventuriers ne rentrèrent pas chez eux et s’installèrent dans le royaume de France partout où les richesses pouvaient leur rapporter.
Jean II, retour à Paris, pour réunir le montant total de sa rançon, demanda au roi d’Angleterre de faire cesser les pillages et les exactions des écorcheurs anciennement à sa solde. Il répondit que, seul, le roi de France pouvait intervenir. Lassé d’adresser à Édouard III des réclamations inutiles, il décida fin 1361 de se faire justice lui-même. Il ordonna à Bertrand du Guesclin de lever une petite armée. Il lui fournit la somme importante de huit mille tournois qu’il employa contre les mercenaires anglais du 18 octobre 1361 au 25 janvier suivant. Cela lui permit d’enrôler quatre cents hommes. Bertrand du Guesclin fut rejoint par les troupes du connétable de France, Moreau de Fiennes, de retour du Languedoc et par celles de Philippe d’Alençon, archevêque de Rouen1. Son premier objectif était la puissante forteresse de Brezolles.
La localisation
Les forces en présence
Amies : Le royaume de France avec 400 hommes et les renforts du connétable de France et de l’archevêque de Rouen
Ennemies : les Anglo-Gascons et les brabançons
Les pertes
Amies : Non communiqué par les historiens
Ennemies : Beaucoup de morts et de prisonniers lors de leur sortie de l’abbaye.
Le siège
Brezolles est située dans les collines de la Perche, à l’ouest de Dreux. Elle est occupée par des mercenaires Anglo-Gascons qui désolent la région. Tandis que le gros des forces françaises du connétable de France s’avance par Dreux, du Guesclin est allé à Pontorson recruter ses hommes. Rapidement, il prend la route de Brezolles. En chemin, il surprend une compagnie de mercenaires anglais prête à piller les alentours, et la défait à Briouze, gros bourg du comté d’Alençon, sans fortification. Il arrête une centaine d’entre eux, ainsi que leur capitaine, Hoppequin Pierre. Après cette prise, il rejoint le connétable, Moreau de Fiennes ; Baudouin de Lens2,
le grand maître des arbalétriers de France ; Charles d’Artois
, comte d’Eu ; et Philippe d’Alençon3. Durant tout le mois de novembre 1361, on assiège la forteresse. Les mercenaires prennent peur en voyant de nouveaux préparatifs de siège des Français avec des machines de guerre. Il demande à voir Bertrand du Guesclin pour négocier une bonne reddition. Finalement, ils rendent les clés de la forteresse et ont la vie sauve. Ils peuvent aller où ils veulent.
Les conséquences
Cette campagne, de quelques mois, fut une réussite. En effet, après les prises de Briouze et de la forteresse de Brezolles, le fort de Fresnay-le-Samson, dans le comté d’Alençon fut saisi. Dans le Maine, la tour de Pirmil était aux mains de Guillaume de Craon4. Le dauphin, Charles, pour récompenser Bertrand du Guesclin de ses réussites, lui octroya de plein droit le château de la Roche-Tesson, entre Saint-Lô et Avranches. Cela permit au roi de France, avec du Guesclin comme capitaine de Pontorson, de surveiller toutes les allées et venues des Anglais en Basse-Normandie.
1(1338-1397) Il est le second fils de Charles de Valois, comte d’Alençon, frère du roi de France Philippe VI de Valois. Il est le frère cadet de Charles III d’Alençon, archevêque de Lyon et le frère aîné de Pierre II d’Alençon, comte d’Alençon.
2(Mort en 1364 à la bataille de Cocherel) est un noble d’Artois, seigneur d’Annequin et de Boyeffles ; chevalier, il fut conseiller et chambellan du roi Jean II le bon et chambellan du régent Charles V2 pendant la captivité du roi Jean en Angleterre.
3 Charles III de Valois (1337–1375) est un comte d’Alençon et du Perche, archevêque de Lyon.
4 (1318-1388) dit le Grand (vers 1318-1388), est vicomte de Châteaudun. Il exerce les fonctions de chambellan royal. Il est le second fils d’Amaury III baron de Craon, seigneur de Sablé.