Le siège de Romorantin en août 1356

Le siège de Romorantin en août 1356

Le contexte

Le roi Jean II, le bon, à Chartres, fut informé tardivement de la prise de Breteuil-sur-Avre par les Anglais et de la chevauchée du prince noir sur les bords de la Loire. Il jura de marcher contre lui. Il rassembla une forte armée et ordonna aux seigneurs de Craon, Pierre Ier et de Boucicaut ainsi que l’ermite de Chaumont, avec deux lances, de harceler les troupes anglaises. À la tête de trois cents hommes, ils s’embusquèrent dans un passage difficile près de Romorantin.

Les forces en présence

Amies : Le royaume de France avec 300 hommes et la garnison de Romorantin

Ennemies : Le royaume d’Angleterre avec 9 000 hommes et des canons

Localisation

Le siège

Les Français, embusqués, attaquent brusquement l’avant-garde anglaise. Surpris, ces derniers se ressaisissent avec une forte résistance, en attendant le gros des troupes du prince noir. Avant son arrivée, les Français se replient dans le château de Romorantin. Les Anglais l’assiègent sans se soucier de l’arrivée des forces françaises, emmenées par le roi de France. Ils livrent un premier assaut qui est repoussé. Le prince noir, Édouard de Woodstock,  est courroucé et jure de ne pas partir tant que le château ne lui sera pas livré. Il se ressaisit et dit à John Chandos.

       

John, allez jusqu’aux barrières, parlez aux chevaliers et dites-leur qu’ils se rendent sans se faire assaillir.

Chandos rencontre le maréchal de Boucicaut et lui explique le désir de son prince.

Seigneur, je suis envoyé par mon monseigneur le prince de Guyenne. Il vous demande de vous mettre à sa merci et vous fera bonne compagnie.

Seigneur, répond Boucicaut, grands mercis à monseigneur le prince, mais nous ne nous rendrons pas ; dites-lui qu’il fasse ce que bon lui semble.

Chandos retourne dans son camp et lui rapporte les propos du maréchal français. Ulcéré par cette réponse, le prince ordonne la continuation du siège. Le lendemain matin, il commande à ses gens d’armes et ses archers de s’armer, puis donne l’assaut aux murailles ; les archers tirent sur les défenses de la ville ; les assiégés leur jettent des pierres, cailloux et pots pleins de chaux. Les assauts répétés, toute la journée, ne donnent rien ; la nuit arrive et l’on recommencera le lendemain. Au petit matin, avant de lancer le déferlement de ses hommes, le prince fait venir ses canons et des engins qui lanceront des feux grégeois. C’est le déluge de feu. Les habitations brûlent, car les bombardes détruisent tout. Les Français résistent bien jusqu’au moment où la toiture du donjon s’embrase. La position n’est plus tenable et les Français se rendent. Romorantin est prise ; les Anglais pillent la ville et emportent tous les trésors du château.

Les conséquences

Jean II apprit la défaite de ses maréchaux à Romorantin ; courroucé, il ordonna de marcher rapidement sur Blois, de traverser la Loire pour combattre les Anglais. C’était la course-poursuite de Jean II qui s’acheva par la dure défaite française de Poitiers et son emprisonnement ainsi que son fils, Philippe, surnommé plus tard le hardi, futur duc de Bourgogne. C’était la première fois qu’il était fait mention, dans notre histoire, de l’utilisation de l’artillerie pour le siège des places.

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