1380

1380

L’année de la mort de deux personnages emblématiques du XIVe siècle qui redonnèrent à la France, l’image d’un pays libre et fier d’avoir combattu deux ennemis avides de pouvoir, les royaumes d’Angleterre et de Navarre. Les chroniqueurs disaient d’eux : « Charles V était le tête et Bertrand du Guesclin, son bras armé ».

La mort de Bertrand du Guesclin

Charles V, pour sortir son connétable de l’imbroglio breton, l’envoya guerroyer contre les routiers et les Anglais en Haute-Auvergne. Avec le duc de Berry et le comte de Sancerre, le 20 juin 1380, il mit le siège devant Chaliers, au-dessus de la vallée de Truyère. Le 27 juin, soutenu par cinq cents hommes venus de Saint-Flour avec leurs engins de siège, Bertrand du Guesclin entra dans la ville. Mais, il ne se reposa pas pour autant. Il continua sa route vers Châteauneuf-de-Randon. La forteresse était tenue par Pierre de Galard, un lieutenant de Bertucat d’Albret. Le 28 juin, le siège commença. La forteresse fut attaquée de toutes parts. Mais, nous étions dans les derniers jours de Bertrand du Guesclin. Le 6 juin, il tomba malade, une forte dysenterie. Son état de santé s’aggrava. Le 9 juin, il fit son testament. Le 13 juillet, le connétable de France, Bertrand du Guesclin, mourut le jour même où la forteresse se rendit et que son capitaine lui rapportait les clés.

Charles V fut très affligé et inconsolable. Il venait de perdre son connétable, mais, surtout, un ami et un fidèle soutien à son roi. Son corps fut ramené à Paris. En chemin, il fut éviscéré au Puy-en-Velay et le reste fut bouilli, à cause des odeurs de putréfaction (nous étions en été, dans le sud de la France) et son cœur fut déposé à Dinan ( présent encore aujourd’hui). Charles V lui fit des obsèques aussi solennelles que s’il avait été son propre fils. Il ordonna que son corps reposât à Saint-Denis. Il fut inhumé dans la chapelle de Saint-Jean-Baptiste, préparée pour la famille royale, où la reine Jeanne de Bourbon reposait déjà et où reposera le roi, lui-même, quelques mois plus tard. Certains historiens émirent l’hypothèse, que Charles II de Navarre, ce roi félon, aurait ordonné d’empoisonner la boisson que du Guesclin avait bue ( cela reste une hypothèse) pour se venger de Charles V, un Valois usurpateur du trône de France.

La mort de Charles V

Le roi de France quitta Paris pour Montargis à cause de son insalubrité constante. Le 1er février 1380, il se réinstalla dans la capitale, affaibli avec un dépérissement visible. Charles V, le 21 janvier 1380, entrait dans sa quarante-quatrième année. Il aurait dû être dans toute la force de l’âge, mais les problèmes de santé du passé ressurgirent. Comme avec du Guesclin, on accusa ouvertement Charles II de Navarre d’avoir empoisonné le roi de France, lors d’une réception à laquelle il était convié. C’est en 1374 que le roi eut d’étranges maladies. À partir de ce moment, il fallait penser à la succession. Octobre 1374, deux ordonnances réglèrent les conditions de régence si le nouveau roi était mineur. L’idée de la mort s’imposa à Charles V. En effet, dès 1360, apparut un œdème chronique de la main droite entraînant, de bonne heure, l’impotence du membre atteint. Comme il contracta une longue crise de goutte en janvier 1380 qui l’affaiblissait de jour en jour. Pourtant, il n’avait jamais donné des signes de fléchissement ni dans les réceptions ni dans les chevauchées à travers Paris. Les derniers mois de sa vie furent bien remplis et lui causèrent beaucoup d’ennuis et de soucis. En effet, la révolte dans le Languedoc contre son frère, le Grand Schisme qui divisait l’Europe entre deux courants rivaux et la chevauchée anglaise du comte de Buckingham à travers la France, l’anéantirent ; lui, déjà, si faible.

Dans son manoir de la Beauté, à Beauté-sur-Marne, il se mourait à cause d’insuffisances cardiaques. Dans la nuit du 13 au 14 septembre 1380, éclata une crise fatale – une crise cardiaque très probablement – tout de suite très violente et douloureuse. Se sentant mourir, il demanda l’extrême-onction à son confesseur, le dominicain, le frère Maurice de Coulanges. Le samedi 15 septembre, la journée fut très dure à passer, car les douleurs étaient de plus en plus vives dans tout le corps. Le pouls battait faiblement. Les pulsations cessaient d’être distinctes l’une après l’autre. Le dimanche 16 septembre, au lever du jour, on introduisit de nombreux témoins qu’il avait demandés, des prélats, de grands seigneurs, des dignitaires du Conseil et son confesseur. Charles V peinait à parler, mais, avait encore des choses à dire. Il fut atteint d’un nouveau symptôme, l’hyperesthésie cutanée, qui l’empêchait de suivre les prières de la messe. Il préféra écouter les orgues, allongé sur son lit. La fin approchait. Le roi, mourant, baisa la croix, demanda le pardon des torts causés durant sa vie et bénit son fils, le dauphin Charles. Il entra en agonie. Il eut quelques derniers râles et expira dans les bras de son fidèle ami et conseiller Bureau de la Rivière.

Il était surnommé « le sage ». Jean de la Fontaine disait de la mort « la mort ne surprend pas le sage : il est toujours prêt. » En effet, Chartes V était prêt à mourir.

Sources : Histoire de Charles V, tome V , par Delachenal1931 (Archiviste paléographe, promotion 1883), il est élu membre de l’Académie des inscriptions et belles-lettres en 1920, successeur de l’abbé Lejay.

Histoire de Bertrand du Guesclin …: considérée …Christophe-Paulin de La Poix de Fréminville (chevalier de ..), ‎G. Bouffard en 1841:

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *