ANTOINE DE BOURGOGNE, DUC DU BRABANT

ANTOINE DE BOURGOGNE, DUC DU BRABANT

Princes militaires de la maison France

Il naquit en août 1384 et mourut à Azincourt en 1415. Il était le petit-fils de Jean II le Bon, roi de France et le second fils de Philippe le hardi, duc de Bourgogne, et, donc, frère de Jean sans peur, duc de Bourgogne, comte d’Artois et de Flandre. En 1393, son père lui donna en apanage le comté de Rethel en pairie viagère et châtelain de Lille. Il hérita de sa grand-tante, Jeanne de Brabant, le duché de Brabant-Limbourg. Il avait des liens avec le duché de Brabant, mais il était, aussi, un prince de la maison France, un Valois. Il a eut une éducation flamande par ses parents et brabançonne par sa tante.

                                                                                                           Son père, Philippe le hardi            Son frère, Jean sans peur

En tant que duc de Brabant, il s’illustra par des réformes sur le modèle institutionnel centralisateur de son père, Philippe le hardi. Il fonde à Bruxelles la Chambre des Comptes afin de remettre de l’ordre dans les finances du duché ; il crée la Chambre des Deniers, administration financière de l’Hôtel. La création de la Chambre de Justice fut effective en 1407 ; il intervint dans les négociations avec beaucoup de douceur et de patience en particulier dans le conflit qui opposa les Liégeois et au prince-évêque de Liège, Jean III de Bavière.

Il fut marié une première fois avec Jeanne de Luxembourg, fille de Waléran III de Luxembourg et comte de Saint-Pol. Veuf, il se remaria avec Élisabeth de Goerlitz, duchesse engagère du Luxembourg, nièce du roi de Bohème, Wenceslas IV de Luxembourg.

Pendant les guerres de complots entre les maisons de Bourgogne et d’Orléans, qui s’enveniment par l’assassinat du duc d’Orléans par son frère Jean sans peur, le 23 novembre 1407, il prend la position pour lui. Il fut présent à la bataille de Ham ( 80 ) en 1411 contre les Armagnacs commandés par Bernard d’Albret aux ordres de Charles VI, roi de France. Il s’opposa à son frère quand celui-ci signa un accord avec les Anglais. Il offrit toutes les forces qu’il disposait au roi de France.

À la nouvelle des évènements à Azincourt le 25 octobre 1415, Antoine de Bourgogne accourut en grande hâte, devançant son armée. Il s’avança avec ses douze hommes vers les Anglais. Si son frère l’avait suivi avec le gros des troupes, l’issue de la guerre aurait probablement changé. Ce jour-là, le duc de Brabant n’avait pas son armure. Il arracha la bannière d’un de ses trompettes, la fendit par le milieu, l’enfila et la revêtit en guise de cotte de mailles. Il s’élança avec son escorte, avec furie, dans la mêlée. Il combattit avec une force héroïque et y trouva une fin peu glorieuse, car les Anglais, ne l’ayant pas reconnu comme un seigneur, l’exécutèrent comme un simple soldat, suivant les ordres d’Henri V, d’Angleterre «  pas de rançon, pas de prisonnier ». En apprenant la mort de son frère Antoine ainsi que son autre frère, le comte de Nevers, Jean sans peur, chargé de douleur et de courroux, envoya son héraut remettre son gantelet à Henri V, roi d’Angleterre pour « le défier à feu et à sang ». Celui-ci refusa d’accueillir le héraut. Le duc de Bourgogne eut une fin de non-recevoir de la part du roi d’Angleterre.

Azincourt

Il fut inhumé dans l’église de Saint-Jean-l’Evangéliste de Tervueren dans le duché de Brabant

Sources :

Les princes militaires de la maison de France, contenant les … – Amédée Renée · 1848

– Antoine de Bourgogne, prince français et duc de Brabant (1404-1415) Stéphane Mund – Revue belge de philologie et d’Histoire Année / 1998 / 76-2 / pp. 319-355

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