LA BATAILLE DE LA MALE JORNADE 1 NOVEMBRE 1450

LA BATAILLE DE LA MALE JORNADE 1 NOVEMBRE 1450

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La bataille de la Male Jornade

le 1 °novembre 1450

A la fin de ce récit, je vous expliquerai la signification de « la Male Jornade ». Lisez et écoutez ! Allons, au récit de cette bataille !

En 1449, Charles VII rompt, le premier, la trêve de cinq ans conclue avec le roi d’Angleterre, Henri VI. Avec ses brillants capitaines, il assiège et reprend toutes les places fortes en Normandie après la bataille de Formigny en avril 1450. Maintenant, il faut libérer l’Aquitaine toujours occupée par les Anglais depuis le mariage d’Aliénor d’Aquitaine avec Henri II, roi d’Angleterre, en 1152.

Partis de Normandie, sur ordre du roi, Jean II de Bourbon, comte de Clermont et Jean de Dunois dit le bâtard d’Orléans, à la tête d’une forte armée, prennent les villes neutres de Cognac et Saint-Maigrin dans la Saintonge. De son côté, Jean de Châtillon, comte de Penthièvre et vicomte de Limoges, assiège Bergerac qui se rend. Ils convergent tous vers Bordeaux. Par chance pour les Français, l’armée anglaise d’Henri VI est repartie en Angleterre, car le roi ne croyait pas, du tout, à la rupture de la trêve par le roi de France. Les Français s’approchent de Bordeaux.

Surprise, la ville charge la milice de protéger ses remparts. Les soldats Anglais et Bordelais, désireux d’en découdre avec les Français, s’arment pour partir au combat. Tôt le matin de Bordeaux, cette armée hétéroclite quitte la ville.

Sur la route de Castelnau-de-Médoc, entre Eysines et Bussaguet (le Taillan-Médoc) au lieu-dit Jallepont au Haillan (au sud-ouest de Bordeaux), ils rencontrent l’avant-garde française, venant de Bazas près de Langon. Elle est commandée par Amanieu d’Albret, sire d’Orval, secondé par le capitaine écossais Robin Pettilow ou Robin Petit-Loup. Ils arrivent à Eysines. Voyant leur ennemi approché, Amanieu feint une ruse. Il cache 3 000 de ses hommes avec le capitaine écossais dans les bois et met, en vue, l’autre moitié en ligne de bataille. Les 10 000 Anglo-Bordelais sont commandés par le maire anglais de Bordeaux, Gadifer Shortose. Confiant de sa supériorité numérique, il fait, cependant, une grosse erreur tactique. Il place ses fantassins devant la cavalerie. Par conséquent, il omet d’envoyer des éclaireurs à cheval pour observer les lieux, où sont cachés les 3 000 Français. Sans se soucier du danger, il lance l’attaque sur la ligne ennemie en bataille. Amanieu ruse une seconde fois, il se replie, en simulant la peur, vers le pont qui enjambe un ruisseau. Conscients qu’ils sont perdus, car après le pont, c’est un cul-de-sac avec une lande marécageuse, les Anglo-Bordelais redoublent de hardiesse, ne voulant faire qu’une bouchée de leur ennemi. Mais, les fantassins peinent à avancer. Ils ont marché 3 heures depuis Bordeaux et sont cuirassés lourdement. Cependant, avec la hargne au coeur, ils courent maintenant, épée levée à deux mains. Ils passent devant les Français embusqués sans les voir. Le maire est ravi et fier, car il leur a tendu un piège.

Seulement, ce piège se referme sur lui. Arrivés au pont, les Français du capitaine écossais sortent de leur cache et attaquent l’arrière les Anglo-Bordelais. Quant aux 3 000, soi-disant fuyards, ils font volte-face et prennent à partie l’avant-garde ennemie. Se voyant perdus, certains Anglo-Bordelais s’enfuient dans les marais et s’embourbent. Rattrapés, ils sont tous passés au fil de l’épée.

En fin de compte, entre 1 500 et 1 800 Anglo-Bordelais sont tués et 2 600 sont soit blessés ou faits prisonniers. Quant aux quelques milliers restants, en particulier la cavalerie, ils fuient vers Bordeaux sur ordre du maire, lâche et pleutre, qui est en tête, laissant derrière lui les derniers combattants aux prises avec les français. Le sire d’Orval pourrait les rattraper, les tuer et pénétrer glorieusement dans la capitale de l’Aquitaine, mais il s’y refuse. Il a fort à faire sur le champ de bataille, ses soldats sont épuisés par ce combat sans merci et il n’a pas assez d’hommes à opposer à la milice qui garde les murs de la ville.

Cette lourde défaite anglaise fut appelée: la Male Jornade ou ( maintenant) la mauvaise journée. Nous sommes le 1er novembre 1450, le jour de la Toussaint. Le maire, avec l’accord des Français, ramène à Bordeaux les morts et les blessés du champ de bataille. En voyant ce convoi rentré dans la ville, l’archevêque de Bordeaux ressent une immense douleur. Il priera pendant 48 heures.

Maintenant, le royaume d’Angleterre tremble. Il a perdu la Normandie et l’Aquitaine est sur le point de tomber. Il ne restera, trois ans plus tard, aux Anglais que les ports de Bayonne, Bordeaux et Calais.

Sources :

Histoire de Pey Berland et du pays bordelais au XVe siècle: …Raimond Corbin · 1888

Répertoire des combats franco-anglais de la Guerre de cent …Jean-Claude Castex · 2012

 

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