
Le siège de Saint-Savin-sur-Gartempe, le 31 décembre 1369
Abbatiale de Saint-Savin
Localisation: commune de la Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine
Le contexte
1369, Charles V déclara la guerre au roi d’Angleterre. Les Anglais étaient attaqués de toute part et pris de court par l’initiative de ce jeune roi. Il envoya chacun de ses frères à la tête d’une armée. Louis d’Anjou s’avança dans les plaines de la Garonne, le duc de Berry entra au Poitou, en Saintonge, et Philippe garda les frontières à l’est du royaume. Berry ordonna à ses capitaines et lieutenants d’expulser les Anglais et de prendre leurs places fortes. Vers la fin de l’année 1369, le capitaine de la Roche-Posay, Jean de Kerlouet, reprit par la ruse l’abbaye de Saint-Savin-sur-Gartempe aux Anglais avec l’aide d’un moine mécontent de son abbé, Anglais de cœur. John Chandos, sénéchal du Poitou pour le roi d’Angleterre, ne pouvait pas laisser prendre pied les Français à quelques lieues de Poitiers où il gouvernait.
Le siège
John Chandos est résolu à reprendre cette abbaye acquise à sa cause et reprise par la traîtrise d’un moine. Dans sa pensée, il décide, de faire comme le Français, y entrer par la ruse. Cependant, il connaît ce chevalier, Kerlouet, aussi vigilant que brave. Mais, celui-ci, en son absence, a donné le commandement de l’abbaye à Rénier de Saint-Julien, son meilleur lieutenant. Le 31 décembre 1369, il décide de tenter la prise. Il part de Poitiers dans la soirée avec ses hommes, échelles et tout leur arroi pourvu. Il ne garde que quelques seigneurs pour l’aider et laisse sa compagnie dans les bois. Il est accompagné de
Thomas de Percy, sénéchal de La Rochelle,
Guichard d’Angle, le sire de Parthenay et quelques autres. Ils arrivent sous les murs de l’abbaye, vers minuit, et montent aux échelles quand, tout à coup, les trompettes dans l’abbaye retentissent. Se croyant découvert, John Chandos abandonne son entreprise et se réfugie avec sa compagnie vers Chauvigny. En fait, le guetteur avait sonné l’alerte, car une troupe d’hommes arrivait aux portes de l’abbaye, et ce n’était autre que Jean Kerlouet, à la tête de quarante lances. Il venait chercher Rénier de Saint-Julien pour une expédition au Poitou.
Les conséquences
Arrivé à Chauvigny, John Chandos dit à ses lieutenants qu’il n’irait pas plus loin. Il licencia sa compagnie ; la plupart des compagnons profitèrent de l’occasion et repartirent chez eux ; Percy, toujours volontaire pour batailler, partit avec une trentaine de lances en quête d’éventuels combats. Cependant, Chandos n’en avait pas fini avec Kerlouet, car, malheureusement, ce grand capitaine anglais sera tué le même jour par un coup de lance dans un œil par ce chevalier