MARIE DE BLOIS-CHATILLON ET LOUIS Ier D’ANJOU

MARIE DE BLOIS-CHATILLON ET LOUIS Ier D’ANJOU

Marie de Blois ou Marie de Blois-Châtillon ( 1345 – 1404 ) était la fille de Charles de Blois-Châtillon, prétendant au duché de Bretagne et de Jeanne de Penthièvre, nièce de Jean III, duc de Bretagne.

 

Louis Ier d’Anjou ( 1339 – 1384 ), était le fils de Jean II le bon, roi de France. Lors de la bataille de Poitiers, son père en difficulté dans les combats ordonna à ses fils de quitter le champ de bataille afin de ne pas mettre en danger le royaume de France. Charles, l’aîné donc l’héritier du trône, Jean et Louis rentrent à toute allure à Paris. Le roi est fait prisonnier avec leur dernier frère Philippe, surnommé par la suite « le hardi ». Jean II avait promis Louis en mariage à Constance d’Aragon dont les fiançailles furent prononcées en 1351. Il n’avait, alors, que 12 ans.

Après la signature du traité de Brétigny de 1360 afin de regrouper un acompte, de 600 000 mille écus d’or, de sa rançon de quatre millions d’écus, le roi de France s’entendit avec le roi d’Angleterre, Édouard III, pour son retour en France. En échange, il fallait des otages. En plus des princes de son entourage, il choisit ses deux fils, Louis et Jean pour le remplacer à Londres. Contraint et forcé, Louis traversa la Manche. Mais, quelques mois plus tard, prétextant un pèlerinage à Notre-Dame-de-Boulogne, il fit faux bond à son escorte anglaise et s’enfuit rejoindre sa bien-aimée, Marie de Blois. Sans l’accord de son père, il se maria, avec elle, le 9 juillet 1360.

Les deux amoureux sont enfin réunis. Louis éprouve toute la tendresse imaginable et Marie, toute la fidélité possible et un attachement sans failles à son mari. Charles V devenu roi de France en 1364, Louis est écarté du pouvoir par son frère Philippe de Bourgogne. Il se réfugie en Anjou avec sa femme. Il est rappelé par son frère qui le nomme lieutenant général du Languedoc pour le royaume de France. Mais, il y a des turbulences avec son voisin, la Provence.

Lors du grand schisme d’occident ( 1378 – 1417)

Lors du grand schisme d’occident ( 1378 – 1417) Jeanne, Ire de Naples ( 1326 – 1382 ), fille de Charles Anjou-Naples, reine de Naples, comtesse de Provence et princesse d’Achaïe, se prononça pour le pape d’Avignon, Clément VII. En représailles, Urbain VI, le pape de Rome, encouragea ses ennemis à la combattre. Le roi de Hongrie, le duc des Baux et Charles III de Duras, neveu de Jeanne, roi de Dalmatie et de Croatie s’unirent. Se trouvant dans une situation critique elle fait appel à Clément VII qui lui propose d’avoir recours à Louis Ier d’Anjou.

Moyennant son aide, elle l’adopte et lui cède ses droits sur le royaume de Naples, à la place de son neveu, Charles III de Duras. Désabusé, car il se crut l’héritier de droit (il était, aussi, un membre de la famille Anjou, mais Durazzo) constitua une armée surtout à base de Hongrois et descendit vers Naples. Louis Ier ne mesura pas la gravité de la situation et n’intervint pas. Charles III entra dans Naples. Se sentant seule, elle capitula le 25 août 1381. Emprisonnée, elle fut assassinée, par étouffement, sur ordre de son neveu, un an plus tard. En septembre 1382, Louis d’Anjou laissa sa place de régent, de son neveu Charles VI, à ses frères et réagit à l’invasion du royaume de Naples par Charles III de Duras. Il partit d’Avignon avec une puissante armée de trente mille hommes ; il laissa la gestion de ses domaines et l’éducation de ses enfants à sa femme. Malmené par le pape de Rome et les Provençaux, qui lui étaient, en partie, hostiles, il se fit, quand même, couronner roi titulaire de Naples par le pape d’Avignon, Clément VII, sans pouvoir chasser Charles III de Duras, de la capitale du royaume. Enlisé dans les imbroglios, il manqua cruellement d’argent. Il envoya son ami, Pierre de Craon, récolter cent mille livres auprès de sa femme. Mais, Louis ne verra jamais cet argent, car Pierre de Craon le dépensa, en débauche, à Venise. En septembre 1384, Louis Ier d’Anjou meurt dans la misère dans un château près de Bari, en Italie.

Louis II d’Anjou devient l’héritier de tous les biens de son père, dont le royaume de Naples et le comté de Provence, à l’âge de 7 ans. Marie de Blois devient régente en attendant sa majorité. Le roi de France, Charles VI, le fit chevalier en 1389 et le couronna roi de Naples à Avignon par le pape, Clément VII. Elle remit en ordre les domaines laissés par son mari. Elle paya ses dettes occasionnées par son expédition en Italie et rétablit la trésorerie du duché. Elle se plaignit au roi, Charles VI, de la trahison de Pierre de Craon qui lui remboursa la totalité des cent mille livres, par la suite. Elle maria Louis II avec une princesse de grande vertu, Yolande d’Aragon, fille du roi jean d’Aragon et de Yolande de Bar. Quelques années plus tard, elle eut la douleur de voir mourir son fils cadet, Charles en avril 1404. Elle lui survécut quelques mois et mourut en novembre de la même année.

Une anecdote avant sa mort : « quelques jours auparavant, elle déclara à son fils, Louis II, qu’elle avait caché deux cent mille écus d’or dans son épargne. Il lui demanda pourquoi, elle ne lui avait pas donné cette somme plutôt quand il fut en difficulté. Elle lui répondit qu’elle craignait qu’il soit fait prisonnier et qu’elle avait gardé cet argent au cas où elle aurait dû payer sa rançon pour le libérer rapidement ».

Source : Bulletin historique et monumental de l’Anjou – Volume 7 – Page 254 – 1862

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