Jacques Ier de Bourbon-La Marche et la bataille de Brignais en avril 1362

Jacques Ier de Bourbon-La Marche et la bataille de Brignais en avril 1362

Jacques Ier, troisième fils de Louis Ier de Bourbon, fut le père de tous les Bourbons qui occupèrent les trônes de France, d’Espagne et Naples. Il fut présent dans toutes les guerres.

Il fut blessé dans les trois batailles les plus importantes à l’époque, Crécy, Poitiers et Brignais. Il est mortellement blessé dans cette dernière. Il fut nommé connétable et dut défendre le Languedoc contre les Anglais lors de l’expédition du prince de Galles dit le prince noir en 1355. Il était l’ancêtre de Henry IV dit le Grand, le Vert galant ou le bon roi Henry, premier roi de France et de Navarre de la maison capétienne de Bourbon.

La bataille de Brignais

   

Le contexte

Après le traité de Brétigny en 1360, les mercenaires appelés les Tard-Venus ravagèrent la Champagne, la Bourgogne, puis s’installèrent dans le Lyonnais. Jacques Ier, nommé général de l’armée de Jean II bon, roi de France, leva une armée de chevaliers et d’écuyers d’Auvergne et du Limousin et marcha vers Lyon où il s’arrêta. Une halte qui lui coûta cher. Les mercenaires stationnèrent à Brignais au sud de Lyon. Leurs chefs haranguèrent leurs troupes et expliquèrent :

Nous irons contre ces François, qui nous désirent à trouver, et les combattrons à notre avantage. Si nous gagnons nous ferons de bonnes fortunes, nous serons tous riches et nous aurons tant en bons prisonniers que nous prendrons, que en ce que nous serons si redoutés où nous irons, que nuls ne se mettra contre nous.

Arrivés près de Brignais, Jacques Ier et Jean de Melun envoient quelques chevaliers pour reconnaître l’ennemi. Surpris, ils s’aperçoivent que les compagnies sont rangées en ordre de bataille, prêtes à en découdre. Ils rendent compte aux comtes.

Sires, nous en avons compté entre 6 et 7 000 hommes. Ils sont bien ordonnés.

Jean de Melun interpelle Arnaud de Cervole dit l’Archiprêtre,un chef mercenaire à la solde des Français.

Vous m’aviez dit qu’ils étaient bien 15 000 combattants et c’est tout le contraire, ils ne sont que 7 000.

Sire, il y en a encore d’autres sur le tertre.

En effet, les mercenaires, alertés, ont le temps de réunir un maximum d’hommes venus de tous les coins de la région du Lyonnais.

La bataille

Nous sommes le 6 avril 1362. Une partie des compagnies était en ordre de bataille, bien rangée et ordonnée dans la plaine. L’autre partie se plaça sur une falaise qui surplombe un passage étroit. Les Français, mis au courant qu’ils étaient sur ce promontoire, décidèrent d’y mettre le siège. Jacques Ier, plus valeureux chevalier que tacticien, ordonna l’assaut. Les cavaliers, suivis des piétons, montèrent la côte assez pentue. Mais, arrivées près du sommet, les montures étaient fatiguées. Les cavaliers furent accueillis par des jets incessants de pierres. Ils rebroussèrent chemin. En redescendant la côte, ils écrasèrent les piétons qui montaient. Voyant que les Français reculaient, les compagnies en ordre de bataille dans la plaine, décidèrent d’attaquer. Ils hurlaient : «  Aide de Dieu, aide aux Compagnies ! ». Les rangs français furent enfoncés sur 2 fronts, à l’arrière et de face. L’armée royale fut débordée. Les chevaux avec leur cavalier tombèrent les uns après les autres sous les jets de pierres. Les autres périrent par un corps à corps acharné et sanglant. Puis l’ensemble des troupes françaises recula. L’armée royale fut décimée. La bataille de Brignais était terminée.

Le bilan ( les historiens comme Froissart ne parlent pas du nombre de morts de mercenaires à cette bataille )

Côté français

Les morts : 10 000 hommes dont Jacques Ier de Bourbon et son fils aîné, le comte de Forez, les Sires de Tournon et de Montmorillon ainsi qu’un bon nombre de chevaliers et d’écuyers de Bourgogne, d’Auvergne et de Marches.

Les prisonniers :

Arnaud de Cervole, Jean de Châlons, Robert de Beaujeu, le sire de Roussillon, Gérard de Salière et le vicomte d’Uzès.

 

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *