LE MANS, LA PRISE EN 1448 ET QUELQUES AUTRES FAITS HISTORIQUES

LE MANS, LA PRISE EN 1448 ET QUELQUES AUTRES FAITS HISTORIQUES

Bonjour à toutes et à tous,

Quelques secondes pour vous parler que mon roman historique « Bertrand du Guesclin en Espagne » est parti au tirage. Passons, maintenant, à ma publication :

Le Mans, préfecture du département de la Sarthe et capitale de l’ancienne province historique et culturelle du Maine, est une ville riche en évènements au Moyen age pour la partie qui intéresse : la guerre de Cent Ans.

Elle a vu trois rois qui ont déconstruit la France ; Philippe VI de Valois et les défaites historiques de l’Ecluse en 1340 et de Crécy en 1346 ; Jean II le bon, son fils, et le cinglant désastre de Poitiers en 1356 avec son traité de Brétigny en 1360 qui donne aux Anglais une moitié de la France et Charles VI le fol qui favorise l’arrivée d’Henri VI, roi d’Angleterre, roi de France, néanmoins contesté.

Mais, elle a vu, aussi, deux rois Valois qui ont reconstruit la France ; Charles V, en 1369, déclare la guerre aux Anglais et nomme Bertrand du Guesclin, son connétable, qui commence la reconquête de la France à partir du Mans. Pour sa première bataille, il inflige aux Anglais une sévère défaite à Pontvallain en 1370 et Charles VII avec Jean de Dunois qui libère la Normandie à partir de la prise du Mans aux Anglais.

Parlons maintenant du siège du Mans en 1448.

La défaite des Anglais de Talbot à Dieppe en 1442 surprend le roi d’Angleterre. Henri VI s’empresse de reprendre les pourparlers avec le roi de France. Le traité de Tours est signé, pour deux ans, le 28 mai 1444 et sera prolongé en 1449. Il prévoit le mariage de Henri VI avec Marguerite d’Anjou. En échange, le roi d’Angleterre doit rendre le Maine et Le Mans, chef-lieu de l’apanage de Charles du Maine, oncle de Marguerite, au roi de France. Mais, en 1446, le conseil de Henri VI refuse de remplir les conditions stipulées lors de la signature du traité ; Suffolk considère que cette ville forte couvre la Normandie et est nécessaire à sa sûreté. Il nomme François Surienne, aventurier aragonais au service du roi d’Angleterre, commandant de la garnison, avec deux mille cinq cents hommes. Suffolk ne veut pas exécuter cette clause du traité qu’il ne connaît pas. Charles VII envoya Jean de Dunois, à Londres, afin de se faire remettre le Maine et, surtout, la ville du Mans prévue dans l’accord. Il revient à Paris avec un refus des autorités anglaises.

Charles VII  a, donc, recours à la force. Jean de Dunois, sur ordre du roi, lève une armée de huit mille hommes et mène le siège devant Le Mans. Le roi, accompagné d’Agnès Sorel, sa favorite, surveille les opérations du château de Lavardin, à cinq kilomètres du Mans, dont il prend le gîte. Dunois est entouré de La Hire, du maréchal de Lohéac, de l’amiral de Coëtivy, des seigneurs de Jalonges et de Bureau, Grand-Maître de l’artillerie ; François de Surienne fait une sortie en force. Les Anglais sont repoussés par les Français. Dunois enfonce les portes de la ville à coup de canon. La peur s’empare des habitants qui demandent la capitulation. Dans cette extrémité, les pourparlers s’établissent par l’intermédiaire du conseiller du sceau du roi d’Angleterre qui rencontre le roi de France au château de Lavardin. François de Surienne reçoit l’ordre de rendre la ville aux Français. Il la livre dans la nuit du 16 au 17 mars 1448. Les Anglais quittent la ville avec leurs bagages et partent se réfugier en Normandie. La ville est reprise par les Français et le traité de Tours est prorogé jusqu’en 1449.

Maintenant, parlons de quelques autres évènements

En 1317, Philippe de Valois, futur roi de France, devient possesseur du comté du Maine, par la cession que lui fait son père, Charles de Valois. Il vient habiter au Mans au château du Gué-de-Maulny où Jeanne de Bourgogne, sa femme, met au monde leur premier enfant, Jean, futur roi de France sous le nom de Jean II le bon.

1370, Bertrand du Guesclin, le tout jeune connétable de France, dont il a reçu l’épée des mains du roi le 2 octobre, prend le commandement de l’armée royale de 1 500 hommes alors qu’il en voulait 30 000 pour chasser les Anglais de France. Arrivé à Caen, il est rejoint par des Bretons et des Normands qu’il paie avec son trésor personnel accumulé pendant ses conquêtes en Espagne, les bijoux de Tiphaine Raguenel, sa femme, et la vaisselle d’argent. Il a alors plus de 3 000 combattants. Tous ces hommes venus à son appel se rassemblent autour du Mans. Il entre dans la ville et est acclamé par la population. Il rassure les esprits et relève le courage de ses habitants, trop longtemps soumis par les Anglais lors de leur occupation. Certains s’enrôlent dans son armée pour délivrer le Maine.

Le 5 août 1392, au milieu de l’été sous une chaleur étouffante et un soleil de plomb, Charles VI, habillé d’un manteau de velours épais et d’un chaperon écarlate, aussi en velours, chevauche seul ; loin derrière, les gens de sa cour discutent. Comme il traverse la forêt du Mans, pauvre en arbre, surgit un homme de mauvaise mine, sans autre vêtement qu’une cotte blanche et se jette tout à coup sur la bride du cheval du roi, en criant d’une voix terrifiante : «  Arrête, noble roi, ne passe pas outre, tu es trahi ! ». Le roi est très remué par l’intervention de cet homme. Vers midi, alors que le soleil frappe fort un page, près du roi, s’endort sur son cheval, lance en main ; celle-ci tombe sur le casque de son voisin. Le roi, somnolent, au bruit de l’acier, tressaille ; il est pris d’un accès de folie et frappe le page aux cris de : « Sus, sus aux traîtres ! Ils veulent me livrer » il sort son épée, la lève et se dirige vers son frère, Louis d’Orléans, qui l’évite et parvient à s’échapper. Dans sa folle progression et agression, il tue quatre de ses hommes. On arrête son cheval, on le descend et on allonge le roi sur une couche de mousse. Les yeux roulent étrangement ; il ne reconnaît personne et ne parle pas. Ce sera la première de ses multiples crises de folie.

Source : Histoire des Français – Volume 13 – Page 479 Sismondi · 1831

 

 

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