LE SIÈGE DE L’ÉGLISE FORTIFIÉE DE CHASTRES EN 1360

LE SIÈGE DE L’ÉGLISE FORTIFIÉE DE CHASTRES EN 1360

Le siège de l’église fortifiée de Chastres en 1360

Aujourd’hui, appelée l’église Saint-Clément d’Arpajon (91), au Moyen Âge, c’était une église fortifiée.

      

 

Pendant la guerre de Cent Ans, elle subit le siège des Anglais sous le commandement d’Édouard III, roi d’Angleterre.

Une église fortifiée était un édifice du culte pourvu de défense active. Elle permettait de protéger la population locale lors des désordres sociaux et politiques au Moyen Âge. On leur rajouta des parapets crénelés. Elle dissuadait les bandes de mercenaires mal équipées pour un siège, mais elle était facile à assiéger pour une armée régulière, rompue à cet exercice.

          

Le chevauchée d’Édouard III ( en pointillé orange)

En 1360, lors de sa chevauchée d’Édouard III, aucune bataille n’est livrée suivant les ordres du dauphin Charles, régent de France, en l’absence de son père Jean II le bon, prisonnier des Anglais après la défaite de Poitiers. Il ordonne la politique de la « terre déserte ». Le roi d’Angleterre se contentera de rater le siège de Reims pour son hypothétique couronnement de roi de France. Il ravage les villes et les villages non fortifiés sur son passage comme dans le Nivernais, surtout après la lecture d’un message de Londres qui lui confirme des raids normands dans le port anglais de Winchelsea.

 

Le manoir en l’abandon depuis des décennies. Plusieurs incendies en 2022

Il s’arrête entre Montlhéry et Chastres au manoir de Chanteloup, à Saint-Germain-lès-Arpajon, ancienne maison de campagne de Philippe le bel et de Jeanne de Navarre. Il ordonne une pause pour ses hommes, car ils sont fatigués, affamés et humiliés de ne pas combattre les Français en rangs serrés. Il y a à Chastres un riche prieuré de Bénédictins. Son église fortifiée est assez grande pour accueillir 1200 personnes.

En ce mois de mars 1360, quelques hommes d’armes et mille deux cents paysans avec femmes et enfants protègent l’église fortifiée. Ils sont commandés par Philippe de Villebon, un seigneur de la région. Édouard III décide de l’assiéger pour distraire ses hommes. Placés sur les hauteurs de la ville, les Anglais jettent de grosses quantités de projectiles avec leurs engins de jets. Le clocher solidement bâtit, sert de donjon. Toutes les fenêtres ont été murées et un large fossé protège l’édifice. Avant l’arrivée des Anglais, les paysans y ont déposé leurs vivres pour tenir un long siège. Les assauts répétés d’Édouard III sont vains. Le roi ne décolère pas, croit qu’il sera ridiculisé par ses hommes si cette petite église fortifiée ne se rend pas rapidement. Après une semaine de siège, Villebon, craignant que les paysans, fatigués, ne se rendent, se réfugie avec ses quelques hommes dans une tour moins soumise aux jets de pierres. Les paysans, découvrant la fuite de leur seigneur, sont prêts à capituler. Villebon comprend leur projet. Il décide de mettre le feu au clocher à l’extérieur pour faire comprendre aux habitants qu’ils doivent continuer à se battre. Mais, le feu se propage à l’intérieur. Toute l’église est brûlée, les cloches détruites et la flèche de la tour, en plomb, fondue. La honte tombe sur Villebon. Sur les mille deux cents à l’intérieur, hommes, femmes et enfants, trois cents échappent à l’incendie. Les autres sont brûlés vifs. Les survivants n’échapperont pas à la mort, car Édouard III, pour se venger de leur résistance et de l’affront du raid normand, les fera tous passer au fil de l’épée par ses hommes. Cet ignoble capitaine, Philippe de Villebon, sera le seul qui survivra aux Anglais par solidarité nobiliaire et le désir de rançon du roi d’Angleterre.

Les pertes militaires des deux côtés ne sont pas connues. Ce siège, sans importance stratégique et tactique n’aura servi qu’à amuser les soldats pendant leur repos.

Source : Répertoire des combats franco-anglais de la guerre de Cent Ans …Jean-Claude Castex · 2012

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