Bertrand du Guesclin, connétable de France

Bertrand du Guesclin, connétable de France

Bertrand du Guesclin remonte jusqu’à Paris et devient connétable de France

Au fur et à mesure qu’il remonte sur Paris, son armée grossit. De 1 500, ils sont maintenant plus de 7 000 en Languedoc. Il passe par Toulouse et y retrouve le duc d’Anjou, frère du roi.

Puis à la demande du duc de Berry, l’autre frère,

il se rend à Limoges où celui-ci est en difficulté. En chemin, les forteresses anglaises se rendent les unes après les autres. Tous ont grand-peur en voyant arriver Bertrand du Guesclin et son armée. Sa renommée de grand chef de guerre a dépassé les frontières. Moissac, Tonneins, Agen et Aiguillon ouvrent leurs portes sans combattre. Il progresse en plein territoire du Prince Noir, la Guyenne. Celui-ci n’a pas les moyens financiers pour répondre à l’avancée de Bertrand. En effet, il a tout dépensé pour la bataille de Najéra et n’a rien reçu de Pierre le cruel en contre-partie. De plus, la maladie, contractée en Castille, l’affaiblit de jour en jour.

L’affaire du Périgord entérinera sa position de connétable. Bertrand y entre, sans mal. Le comte, Archambaud V le vieux, l’invite même à Périgueux et lui explique que des Anglais ont expulsé les religieux. Ils ont fortifié une abbaye et ne veulent pas en partir.

« – On ne peut pas les déloger. Je vous demande de m’aider, seigneur du Guesclin.

– Comment s’appelle cette abbaye et où est-elle ?

– C’est l’abbaye Notre-Dame de Chancelade et elle est trois kilomètres d’ici. »

Bertrand rassemble ses hommes d’armes et part en direction de l’abbaye. Comme à son habitude, il appelle le gouverneur de la garnison et lui demande de se rendre.

« – Rendez-vous !

– Je ne vous connais pas. De plus, la place est bonne et mes gens d’armes sont aguerris. Je ne vous rendrais pas la place. Si d’ailleurs, j’avais la faiblesse, j’en rendrais compte au prince de Galles, mon Maître. Et que lui répondrai-je quand il me le demandera et à qui je l’aurais rendue ?

– Vous lui direz que vous l’avez rendue à Bertrand du Guesclin. Cela suffira et il comprendra.

– Maintenant, je vous connais, mais cela ne suffira pas devant mon Maître. Ce ne sera pas aussi facile qu’en Espagne. »

Du Guesclin, courroucé et rouge de colère, donne aussitôt l’ordre d’attaquer. Le fossé est vite comblé. La palissade est arrachée. Les échelles sont dressées sur la muraille. Bertrand monte, le premier à l’échelle, hache à la main.

« – en avant ma noble troupe. Si Dieu le veut, ils mourront tous. »

Tous ses soldats l’imitent. Ses chefs aux cris de: « Mont-joie, Saint-Denis » se précipitent sur les échelles. Malgré une défense acharnée, rien ne peut ralentir l’assaut.

Du Guesclin arrive le premier dans la place et se dirige immédiatement vers le gouverneur. D’un coup de hache, il lui fend la tête. Devant la perte de leur chef, les Anglais se rendent. Les soldats victorieux les dépouillent et pillent l’abbaye. Le lendemain, Bertrand y rétablit les religieux. Il leur dit :

« – rentrez dans vos maisons et vos biens. Il ne vous sera fait aucun tort par mes gens. Ils emporteront ce qui appartenait aux Anglais et rien de plus. »

Puis il renvoie le maréchal Arnault d’Audrehem auprès du roi. Il lui demande de transmettre sa réponse favorable. Arrivé à Paris, celui-ci rend compte au roi du succès de sa mission en Espagne et que du Guesclin consent à prendre l’épée de connétable de France.

Arrivé à Limoges, le duc de Berry lui remet le commandement de ses troupes. Aussitôt, il se dirige vers les portes de la ville et demande à parler au chef de la garnison :

« – Gens de la ville, vous ne pourrez pas résister. Je vous demande de vous rendre et de reconnaître Charles V comme votre roi. »

Deux heures plus tard, l’évêque de la ville, Jean de Craon,

lui remet les clés. Le duc de Berry y entre et installe un fort contingent de soldats en cas de retour des Anglais. Du Guesclin laisse le commandement de ses troupes à son frère Olivier et part à Paris. Il se rend tout de suite au palais des Tournelles où vit le roi. Une grande foule l’acclame à son passage :

«  Sois le bienvenu invincible Bertrand, dont la valeur va faire cesser tous les malheurs de la France !! »

Il se présente devant le grand chambellan du roi, Bureau de la Rivière. Celui-ci le présente au roi. Le soir, tous deux dînent ensemble. Le lendemain, le 2 octobre 1370, le duc de Bourgogne remet l’épée de connétable,

qu’il conserve depuis la démission de Moreau de Fiennes, au roi. Charles V fait appeler Bertrand du Guesclin qui est dans la pièce voisine. Arrivé près de lui, le roi lui dit :

« – non seulement, toute la compagnie approuve le dessein que j’ai de vous faire connétable, elle m’en a même sollicité avec ardeur; prenez donc mon épée et employez-la contre les ennemis du royaume. »

Du Guesclin se met à genoux devant le roi pour lui rendre grâce devant une si grande faveur. Il tire l’épée de son fourreau et lui répond ainsi:

« – Je ne rendrais pas cette épée tant que tous les Anglais n’auront pas quitté la France. J’en fais le serment. »

Puis, il prête hommage lige au roi.

Dès la cérémonie terminée, la nouvelle est annoncée au peuple. La fête dure plusieurs jours. Du Guesclin, invité à la table du roi, mange à ses côtés.

Maintenant, les festivités sont terminées. Il faut reprendre le combat et tenir sa parole.

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