ÉDOUARD III TRAVERSE LA SOMME

ÉDOUARD III TRAVERSE LA SOMME

 

Image: Edouard III traversant la Somme au gué de Blanquetaque

Édouard III a franchi la Seine à Poissy. Maintenant il s’agit d’aller vite pour rejoindre un port du Nord afin d’embarquer pour l’Angleterre. Il augmente la cadence au lieu de 10 km par jour, les anglais en feront 23 km.

Philippe VI se lance à sa poursuite.

Pour conserver son avance, Édouard III sème la panique sur son passage. Il incendie les villages. Beaumont sur Oise et Gournay en Bray brûlent. Les anglais arrivent à Beauvais où les attendent 4 000 piétons français. Ils combattent vaillamment mais sont battus Beaucoup sont tués ou faits prisonniers. Le reste est dispersé. Le chemin du Nord est ouvert.

Le 22 août , ils arrivent à Poix qui leur propose une rançon. Les anglais acceptent et partent sans brûler le village. Mais les paysans s’en prennent à l’arrière-garde. Il s’ensuit un combat féroce. Édouard III furieux ordonne alors de brûler le village. Arrivés à Airaines, Il décide de ne pas brûler le village fortifié. Après 120 km de marche forcée, l’armée s’y reposera 3 jours. Maintenant Edouard III ne sait plus quel itinéraire prendre.

Il envoie Warwick et Geoffroy d’Harcourt reconnaître la somme avec 1 000 hommes et 2 000 archers montés. A chaque fois, ils trouvent une forte résistance française. Ils rapportent au roi qu’il est impossible de passer la Somme. Édouard III réfléchit et consulte son encadrement :  «  Nous n’avons que 2 possibilités, Messires. Prendre les ponts d’Abbeville ou traverser la Somme par ce gué que je me rappelle quand j’ai été enfant » En effet, il a vécu de 1313 à 1315 dans la région du Ponthieu, fief de sa mère, Isabelle de France, fille du roi de France Philippe IV le Bel et Jeanne de Bourgogne.

Pendant ce temps, Philippe VI avec son énorme armée est à Amiens.

Le 23 août, Édouard III avec 200 chevaux s’approche d’Abbeville, ville fortifiée qu’il connaît bien. Mais les villageois ne veulent pas des anglais. Ils sont menaçants et sortent pour les attaquer. Édouard III se retire. Les anglais renforcés de 3 000 cavaliers contre-attaquent. Soutenus par des cavaliers et 2 000 piétons, les abbevillois attaquent et tuent 500 anglais et font un bon nombres de prisonniers. L’ennemi se retire. Ils repartent vers Oisemont qu’ils brûlent.

Le 23 au soir, Philippe VI est à Airaines à quelques lieux d’Édouard III. Et puis cela va aller très vite.

Les anglais repartent vers le gué dit de Blanquetaque. Il ne connaît pas précisément l’endroit. Il a fait des prisonniers dans la région. Il leur demande : «  Si vous me guider vers le gué, je vous promets 100 « nobles d’Or », un cheval et la libération de 6 prisonniers. » L’un d’eux, Gobin Agache de Mons, un village d’à côté, se lève et parle :  «  Monseigneur, je connais le gué. Il est à moins d’un lieu de chez moi. Je vous y conduirai. Mais attention, seulement, 12 hommes y passeraient de front. Par contre, le sol est en marne forte et dure. Les charrois peuvent y passer en toute sécurité. Monseigneur, le danger vient surtout de la marée. A marée haute, personne ne pourra passer. »

Édouard donne ses ordres : «  On lèvera le camps à minuit. Il y aura 3 appels de trompette. Au premier, on se lèvera et s’armera. Au second on se chargera. Au troisième, on se mettra en route. » A minuit, dans la nuit noire, ils marchent rapidement, en ordre et en évitant de se faire remarquer. Maintenant ils sont couvert 8 kms et arrivent au gué.

Derrière, les français arrivent par les rives gauche et droite de la Somme. On distingue de loin cette énorme masse de soldats. Cette armée est ardente et chacun est impatient d’en découdre avec les « Goddons » surnom donné aux anglais. A chaque fois que Philippe VI pense trouver Édouard III celui-ci est déjà parti. A Airaines puis Oisemont, Abbeville, mais où sont passés les anglais ? Quel direction ont-ils pris ? Il ne reste plus que le gué que connaît aussi Philippe. Il envoie Godemars du Fay, bailli de Vermandois avec 500 hommes d’armes et 3 000 piétons défendre le nord du gué.

Dans les rangs anglais la panique se fait sentir. Le 23 août avant le lever du soleil ils arrivent par le sud du gué. La marée est encore haute. Il faut encore attendre 3 heures avant la marée basse.

A 8 h00, la mer s’est retirée. Édouard III donne l’ordre à ses maréchaux Hugues Dispenser, Cobham et le comte de Northampton avec leurs meilleurs cavaliers montés. Les français les attendent en face. Les deux avant garde s’élancent. Le combat est engagé. Seule issue pour passer, les anglais se battent avec hargne et férocité.

Ils parviennent à s’avancer et prennent pied sur l’autre rive. Ils se mettent en ordre de combat avec les archers gallois qui les suivaient. Il s’ensuit des volées de flèches qui vinrent décimer les rangs français pas assez équipés et protégés. On relève prés de 2 000 morts côté français. Le reste de cette petite armée encore valide reçoit encore une volée de flèches. C’est la débandade.

La victoire est sans conteste. Édouard fait traverser toute son armée en à peine une heure. D’un danger imminent, il a une réussite sans faute. Philippe rumine son échec. Il rend responsable Godemars du Fay qui évite le roi de peur de perdre sa tête. Toute l’armée française traverse la Somme à Abbeville à la poursuite des anglais ………..

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *