LA BATAILLE DE BRIGNAIS 1362

LA BATAILLE DE BRIGNAIS 1362

Le contexte

Les batailles de Crécy et de Poitiers ont vu une arrivée massive de mercenaires payés par les différents rois de France et d’Angleterre. Ils sont venus grossir les rangs des armées. Mais, les guerres finies, ils ne voulurent pas repartir et restèrent en France au grand dam de la population. Le sud de la France était un pays bien gras. Ils se formèrent en compagnies avec à leurs têtes des chefs très aguerris :

Les tard-Venus : Mercenaires démobilisés après le traité de Brétigny du 8 mai 1360. Ils sont sous les ordres de Petit Meschin et Séguin de Badefol, ils sévirent de la Bourgogne au Languedoc. En 1362, à Brignais, ils seront vainqueurs des français.

La compagnie Blanche anglaise : Commandée par l’anglais Sir John Hawkwood, né vers 1320 et mort en 1394.

Ces troupes d’aventuriers, financées par les princes en temps de guerre, vivaient de pillage et de rançons en temps de paix ou de trêve. Elles désolèrent la France au XIVe siècle, sous les règnes de Jean II et de Charles V. Après avoir affaibli le royaume de France, elle se dirigèrent vers Avignon, la cité des papes. Cette ville regorgeait de richesse. Elles faillirent même s’emparer du convoi d’or destiné à la rançon du roi Jean.

En décembre 1360, Jean II, de retour de captivité, au lieu de leur faire la guerre paie Arnaud de Cervole, un chef des routiers, pour nettoyer la Bourgogne des mercenaires. Cette stratégie s’avère désastreuse et nous amène à la bataille de Brignais. En effet, les Tard-Venus sèment la terreur dans le comté du Forez. Ils ravagent tout sur leur passage. Ils pillent aussi Dijon, Beaune et Besançon. Puis, ils décident de se diriger vers Lyon. C’en est trop. Jean II lève une grande armée de 12 000 hommes. De son côté, face à la menace, la ville de Lyon renforce ses défenses sous l’autorité de Jean de Grôlée, bailli de Mâcon.

Les préparatifs

Les mercenaires apprennent que le roi de France à lever une armée contre eux. Ils se réunissent et décident :  « Nous irons contre ces François qui nous désirent à trouver, et les combattrons à notre avantage. Si nous gagnons nous ferons bonnes fortunes, nous serons tous riches et nous aurons tant en bons prisonniers que nous prendrons, que en ce que nous serons si redoutés où nous irons, que nuls ne se mettra contre nous ».

Les compagnies s’attardent sur la ville de Mâcon. Ils l’assiègent mais sans résultat car elle est bien gardée et la garnison résiste férocement. Ils décident de cesser le siège et se dirige vers Lyon avec les français à leur trousse. Ils pénètrent dans l’archevêché de Lyon. Ils prennent possession de forts dont celui de Brignais à quelques lieus de la ville. Ils décident de s’arrêter et d’attendre les français qui arrivent derrière eux.

Les français stationnent à Lyon et se reposent. Une erreur qui leur coûtera cher. Arrivés près de Brignais, Jean de Melun envoie quelques chevaliers pour reconnaître l’ennemi. Surpris, ils s’aperçoivent que les compagnies sont rangées en ordre de bataille prêtes à en découdre. Ils rendent compte au comte : «  Nous en avons compté entre 6 et 7 000 hommes. Ils sont bien ordonnés. » Jean de Melun dit à l’Archiprêtre, à son service : « Vous m’aviez dit qu’il étaient bien 15 000 combattants et c’est tout le contraire, ils ne sont que 7 000. Sire, répond l’Archiprêtre, il y en a encore d’autres sur le tertre. Si regardés que vous voulez faire en nom Dieu et de saint George »

En effet, les mercenaires, alertés, ont le temps de réunir un maximum d’hommes venus de toutes les coins de la région du Lyonnais.

La bataille

Nous sommes le 06 avril 1362. Une partie des compagnies est en ordre de bataille, bien rangée et ordonnée dans la plaine. L’autre partie se place sur une falaise qui surplombe un passage étroit. Les français, mis au courant que des mercenaires sont sur ce promontoire, décident d’y mettre le siège. Les cavaliers, suivis des piétons, montent la côte assez pentue. Mais, arrivés prés du sommet, les montures sont fatiguées. Les cavaliers sont accueillis par des jets incessants de pierres. Ils rebroussent chemin. En redescendant la côte, ils écrasent les piétons qui montent.

Voyant que les français reculent, les compagnies en ordre de bataille dans la plaine, décident d’attaquer. Ils hurlent : «  Aide de Dieu, aide aux compagnies ! ». Les rangs français sont enfoncés sur 2 fronts, à l’arrière et de face.

L’armée royale est débordée. Les chevaux avec leur cavalier tombent les uns après les autres sous les jets de pierres. Les autres périssent par un corps à corps acharné et sanglant. Puis l’ensemble des troupes françaises recule. L’armée royale est décimée. La bataille de Brignais est terminée.

Le bilan ( les historiens comme Froissart ne parlent pas du nombres de morts de mercenaires à cette bataille )

Côté français

Les morts : 10 000 hommes

dont Jacques de Bourbon et son fils aîné, le comte de Forez, les Sires de Tournon et de Montmorillon ainsi qu’un bon nombres de chevaliers et d’écuyers de Bourgogne, d’Auvergne et de Marches.

Les prisonniers :

Arnaud de Cervole, Jean de Chalons, Robert de Beaujeu, sire de Roussillon, Gérard de Salière et le vicomte d’Uzès.

 

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