CRECY: l’après bataille

CRECY: l’après bataille

Dimanche 27 août 1346, le lendemain de la bataille, un épais brouillard recouvre la plaine.

Les anglais savent qu’ils ont vaincus et qu’ils ont eu peu de morts. Mais ils savent aussi que les français, si nombreux, sont sûrement encore dans les environs. Édouard III n’est pas tranquille. Pour se rassurer, il envoie 500 hommes et 2 000 archers reconnaître l’ennemi. Effectivement, il restait des milices de Rouen, d’Amiens et de Beauvais épuisées qui dormaient dans les fossés. Bénéficiant du brouillard épais, les anglais s’avancent dans le camp français. Il s’ensuit un combat féroce où 8 000 français furent tués. D’autres comme 500 lances de Savoie réussirent à s’échapper de l’enfer. En fin de matinée, plus aucun ennemi n’était présent à Crécy.

Maintenant, il faut établir le bilan. Édouard III envoie Cobham et 5 000 hommes comptabiliser les morts. Toute la journée, ils retournent les morts, comptent les cadavres et relèvent les noms des chevaliers que l’on peut reconnaître. Lorsque le soir il fait son rapport au roi, Édouard III prend la mesure de son triomphal succès :

Seulement, 300 soldats anglais ont péri

Côté français, c’est l’hécatombe : 11 princes, 2 prélats, 1285 chevaliers et 16 000 piétons sont morts,

Les pertes françaises sont lourdes. Toute la France et les grandes familles sont touchées. La noblesse est anéantie.

Citons quelques noms prestigieux : Jean de Luxembourg, roi aveugle de Bohème, Charles, comte d’Alençon, frère du roi, Louis I° de Châtillon, comte de Blois, Raoul dit Le Vaillant, duc de Lorraine, Louis II de Sancerre, Jean d’Auxerre, Louis de Nevers, comte de Flandres, le comte d’Aumale, l’Évêque de Sens, l’archevêque de Nîmes et bien d’autres.

Le lundi 28 août, il faut nettoyer le champ de bataille. Les français sont venus négocier une trêve pour enterrer leurs morts.

L’armée anglaise reprend sa marche vers le Nord. En route, ils continuent leurs exactions : tueries, pillages et incendies. Etaples, Waben et Boulogne tombent.

Montreuil résiste. En effet, les 500 lances du comte de Genève, frère du comte de Savoie, arrivées trop tard à Crécy, protègent la ville. Les anglais la contournent. Ils continuent à piller et à incendier les villages. Édouard III arrive à Calais, place forte française. Après 11 mois de siège, Calais tombera…….

Les villageois de Crécy creusent des fosses communes. Ils y entassent tous les morts anonymes. D’abord on dénude les corps. Armures, vêtements et armes sont donnés aux anglais. Ils brûlent tous les chariots et y mettent le reste des armes ennemies afin les rendre inutilisable. Les corps des nobles sont envoyés dans leurs familles.

Philippe VI, déconsidéré terminera sa vie humilié. La Cour de France la plus fastueuse et son roi le plus puissant d’Europe auront beaucoup de mal à se remettre de ce chaos. Les États Généraux de 1347 rendront responsable le roi de ce désastre. Même son fils, le futur roi Jean II le Bon condamnera l’attitude de son père. Et pourtant, il ne fera pas mieux à Poitiers 10 ans plus tard.

La chevalerie ne sortira pas indemne de cette bataille. En effet, elle a été battue par des fantassins.

Crécy restera, de nos jours, l’ordre et la discipline face à l’arrogance et la désobéissance mais aussi l’efficacité sur l’héroïsme.

Crécy devrait, en toute logique, marquer la fin des armées féodales.

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