JOHN CHANDOS, CAPITAINE ANGLAIS
En effet, il est, en tous points, l’égal de Bertrand Du Guesclin. C’est un petit noble anglais. Il s’est fait remarqué dans les combats par sa bravoure, son courage, sa tactique sur les champs de bataille et son abnégation pour son roi et son fils.
Pour ma part, John Chandos est à Édouard III et au Prince Noir ce qu’est Bertrand Du Guesclin au roi de France Charles V.
En effet, il est le mentor du Prince de Woodstock et le conseiller d’Édouard III. Il est présent dans toutes leurs campagnes. Mais aussi il a un grand respect pour Bertrand Du Guesclin. Il a même participé financièrement au paiement de sa rançon pour sa libération après la défaite de Najéra.
Il est né vers 1320 d’une lignée de petite noblesse, et mort en 1370. Comme Bertrand Du Guesclin, de petite noblesse bretonne, il a gagné ( ses galons ) la reconnaissance des siens grâce à ses talents militaires.
En 1339, il se fait remarquer par le roi Édouard III lors du siège de Cambrai pourtant délaissé par celui-ci avant l’arrivée de l’ost de Philippe VI.
A partir de cette époque, il devient le conseiller personnel d’Édouard III.
En 1346, il débarque à St Vaast la Hougue aux côtés du roi et de son fils Édouard de Woodstock. Il fait partie de la chevauchée à travers la Normandie, le Vexin et la Champagne où tout est dévasté et brûlé.
En août 1346, il est à la bataille de Crécy en Ponthieu ( Le Ponthieu, terre de la mère d’Édouard III Isabelle de France comtesse du Ponthieu, confisqué par Philippe VI). Le jeune prince n’a que 17 ans. John Chandos, en réalité, commande l’armée du prince Édouard. Sa bataille est à l’avant-garde et subit la charge de l’ost du roi de France. Il lui apprend le métier de chef de guerre. Même son père qui voit son fils en situation difficile dit à Thomas de Norwich, son aide de camps :
« – Comment va-t-il, demande-t-il,
Il se bat bien, plein de force et sans blessure, répond Thomas,
– Alors, répond le roi, retournez là-bas.
Dites lui que c’est le moment de gagner ses éperons
et ne venez plus me chercher tant qu’il est capable de tenir une épée.
S’il plaît à Dieu et à St Georges, la journée sera pour lui ! »
En 1349, John Chandos est parmi les membres fondateurs de l’Ordre de la Jarretière.
En 1355, il est aux côtés du Prince Noir lors de la chevauchée de Bordeaux à Narbonne, en Languedoc.
En 1356, il remonte vers le Nord en direction de Poitiers avec lui. Il est considéré comme le vainqueur de la bataille de Poitiers face à Jean II le Bon.
En 1360, le roi d’Angleterre lui fait suffisamment confiance pour être l’un des négociateurs du traité de Brétigny.
En 1361, comme Du Guesclin, il est fait connétable mais seulement d’Aquitaine et devient lieutenant-général de tous les territoires français gérés par l’Angleterre. Édouard III lui fait également don de la forteresse de St-Sauveur-le-Vicomte en Normandie.
En 1364, le roi envoie Chandos en Bretagne assister le duc Jean IV de Montfort dans son combat contre le prétendant Charles de Blois. Il débarque à Brest avec 200 lances et 200 archers. Un groupe de la bataille de Charles de Blois est commandé par Bertrand du Guesclin. En août, Chandos assiège Auray acquise au prétendant. Le 29 septembre, Du Guesclin est fait prisonnier par Chandos et Charles de Blois est tué au combat. Auray met fin à la guerre de succession de Bretagne.
En 1366, il est en Castille et seconde à nouveau le Prince Noir pour remettre sur son trône Pierre I° de Castille dit le Cruel, que son demi-frère, Henri II, acquis à la France, a renversé. L’armée franco-castillane est commandée par Henri, lui même, avec Du Guesclin comme Capitaine. Il se retrouve de nouveau face à son ancien adversaire.
Le 3 avril 1367, les deux capitaines s’affrontent à Najéra. Les troupes de Henri II sont enfoncées, Du Guesclin est de nouveau le prisonnier de Chandos.
En 1369, le Prince Noir le nomme sénéchal du Poitou. La guerre est alors en train de reprendre contre la France.
Le 31 décembre 1369, il est blessé mortellement par la lance de Guillaume Boitel, un chef mercenaire de la Compagnie Blanche lors d’une escarmouche près du pont de Lussac-les-Châteaux. On le transporte à Morthemer
Le 1° janvier 1370, il décède. Regretté par Édouard III et le Prince Noir, il l’est aussi par Bertrand du Guesclin qui voyait en lui un grand chef de guerre et un ami, même dans l’adversité.
Il a été inhumé en l’église de Morthemer. Son tombeau a peut-être disparu lors de malheureux travaux de restauration au XIX° siècle.
Peu après sa mort, un cénotaphe, est érigé en sa mémoire par les autorités anglaises sur les rives de la Vienne où a eu lieu le combat. Déplacé au XIXe siècle à proximité pour le protéger des crues par la société d’histoire locale, il est classé aux Monuments Historiques en 1909 et est aujourd’hui visible dans un petit jardin aux Aubeniaux entre la rue Jean Chandos et la route de Gouex, sur la commune de Mazerolles.