OLIVIER V DE CLISSON

OLIVIER V DE CLISSON


Olivier V de Clisson, né le 23 avril 1336 au château de Clisson ( Loire Atlantique ) et mort le 23 avril 1407 au château de Josselin ( Morbihan ), est un grand seigneur féodal breton, connétable de France, comte de Porthoët, baron de Pontchâteau. Il a été l’un des plus grand capitaine du royaume de France de la fin du XIV° siècle. Charles V le nomma connétable de France après la mort de Bertrand du Guesclin au siège de Châteauneuf-de-Randon en 1380. Charles VI, âgé de douze ans, le confirma dans sa fonction. Il fut surnommé:  » Le boucher  »

La famille de Clisson est, avec celles des Rohan et des Laval, une des maisons nobles les plus puissantes du duché de Bretagne au Moyen Âge.

Au début de la Guerre de Cent Ans la famille de Clisson, alliée au royaume de France, choisit le camp de Charles de Blois. Olivier IV de Clisson est gouverneur militaire de Vannes lorsque les anglais, commandés par Édouard III, prennent la ville après le quatrième siège en 1342. Il est fait prisonnier aux portes de la ville car les villageois les fermèrent dès qu’ils virent arriver les anglais. Il est conduit en Angleterre. Le comte de Salisbury banni de la cour du roi d’Angleterre pour maltraitance sur sa femme se réfugia en France. Il rencontra le roi Philippe VI de Valois et lui donna l’écrit sur l’allégeance dOlivier IV de Clisson au roi d’Angleterre. Invité à un tournoi organisé par le duc de Normandie à Paris, il est aussitôt arrêté et décapité sur ordre du roi de France le 2 août 1343. Son exécution s’accompagne d’une humiliation posthume : son corps est pendu par les aisselles à des fourches au gibet de Monfaucon à Paris, sa tête exposée à la porte Sauvetout à Nantes, tandis que le reste de son cadavre est exposé aux portes de Paris, outrages réservés aux dépouilles des grands criminels. Dès lors son épouse n’aura de cesse que de venger son mari en attaquant les intérêts français sur terre comme sur mer. Philippe VI apprenant ses représailles sur des forteresses françaises la bannit de France et lui confisqua ses biens.

En 1359, après une dizaine d’années passées en Angleterre, Olivier V de Clisson, âgé de vingt-trois ans, accompagne Édouard III qui débarque en France. Il mène une guerre de harcèlement dans le Poitou à la tête d’une armée anglaise.

En 1360, aux côtés de Jean IV de Bretagne, il participera activement à la guerre de succession des ducs de Bretagne. En 1364, la guerre de succession prend fin par la bataille d’Auray, au cours de laquelle il joue un rôle important, montrant l’exemple par son ardeur au combat.

En 1367, il participe, en tant que général anglais aux côtés de Robert Knolles et sous le commandement du Prince Noir, à la bataille de Najéra en Castille face aux troupes commandées par Bertrand Du Guesclin et le roi Henri de Castille. Les Français perdent le combat et Du Guesclin est fait prisonnier pour la seconde fois.

En 1369 par contre, Clisson combat aux côtés des français. En août, Olivier V échoue, avec Amaury de Craon, à prendre Saint Sauveur le Vicomte aux Anglais. Cet échec est dû à sa double allégeance.

Par le traité de Guérande de 1365, Jean IV est reconnu seul duc de Bretagne. Olivier V se repose à Blain, soignant sa blessure, lorsqu’il apprend que Jean IV a préféré donner à l’Anglais John Chandos le château du Gâvre et sa forêt,

qui étaient convoités par Olivier, en récompense de ses bons et loyaux services. Alors qu’il exprime son mécontentement au duc, celui-ci lui répond évasivement. Clisson, saisi de colère, s’écrie : – J’aimerais mieux me donner au diable que de voir l’Anglais mon voisin . Quinze jours plus tard, il incendie le château et fait transporter les pierres en son château de Blain à quelques kilomètres au sud. Le duc lui confisque alors la seigneurie de Châteauceaux.

En 1370, ce sont ces terres normandes que Clisson échange contre la seigneurie de Josselin avec le comte d’Alençon, son cousin. Quelques mois plus tard, Clisson formalise son changement de camp. Il signe une charte établissant la suzeraineté du roi de France sur Josselin, située en plein cœur de la Bretagne ducale. Olivier V, dont le tempérament s’accommode mal de la vassalité, n’est pas fait pour s’entendre avec le duc et ne supporte plus les Anglais qui l’entourent. De son côté, le duc n’a aucune sympathie pour celui à qui il doit en grande partie sa couronne ducale.

Charles V fait alors appel à Olivier de Clisson pour mettre fin aux agissements des grandes compagnies. Clisson entre au service de la monarchie française pour la première fois.

Le 23 octobre 1370 il s’allie avec Bertrand Du Guesclin par le serment de Pontorson.

Celui-ci devient connétable de France le 03 octobre 1370 et, donc, ennemi du duc de Bretagne. Aidé de Clisson, il est vainqueur des Anglais lors de la bataille de Pontvallain, premier des succès dont Du Guesclin tirera sa renommée. La fraternité d’armes est devenue supérieure au lien vassalique, Clisson respectera le serment fait à Du Guesclin. Par ce pacte, Clisson devient un fidèle des Valois, meurtriers de son père.

La même année, lors d’un raid de Robert Knolles aux portes de Paris, il conseille au roi une tactique prudente, une stratégie défensive pour éviter une bataille rangée sans l’avoir suffisamment préparée ; Knolles se détourne de la capitale.

Clisson aurait pu prétendre au titre de duc, mais Charles V choisit de mettre la main sur la Bretagne, et place son frère, le duc d’Anjou, marié à une Penthièvre, fille de Charles de Blois. à la tête du duché, avec le titre de « lieutenant du roi ». Mais cette nomination n’est qu’honorifique car le duc d’Anjou ne se rendra jamais en Bretagne. Olivier de Clisson est nommé régent pour la partie francophone et Jean I° de Rohan pour la partie anglophone.

Après la mort de son père, le roi Charles VI, peu après son sacre à l’âge de douze ans, élève Olivier de Clisson au rang de connétable de France le 28 novembre 1380, avec le soutien du duc d’Anjou et malgré l’opposition des ducs de Berry et de Bourgogne, tous trois oncles du roi. Outre le fait d’avoir prouvé ses compétences au combat, Olivier V est breton comme Du Guesclin, à une époque où les mercenaires bretons formés lors de la guerre de Succession de Bretagne sont prépondérants.

Peu après avoir fait mentionner dans son testament le souhait de voir restituer l’épée de connétable qu’il détient toujours, Olivier de Clisson meurt à Josselin le 23 avril 1407 à l’âge de 71 ans. Il est alors enterré dans la chapelle du château de Josselin où sa tombe sera profanée en 1793.

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