CRECY: LA BATAILLE
La bataille
Philippe VI, plus ignorant et impulsif que réfléchi, voit les anglais. Il est rouge de colère et de haine. Poussé par la fureur, il ordonne d’attaquer sans attendre la fin de la mise en place de son armée : « – Que l’on attaque ! et pour commencer que l’on fasse d’abord donner les arbalétriers génois ! ».
Mais ces derniers sont fatigués. Ils ont marché tout le jour avec 40 kg sur eux. Leurs grands boucliers de protection sont restés dans les chariots à l’arrière. Ils sont sans protection pour aller combattre. Ils hésitent. Il court un vent de rébellion. Le comte d’Alençon mis au courant dit : « – Regardez ! C’était bien la peine de s’encombrer d’une pareille « ribeaudaille » ! Ils ne sont bons qu’à table ! Qu’on les tue tous ! » finit-il.
Le temps a changé. Un orage éclate, maintenant il pleut. Tout est mouillé. Sous le piétinement, le terrain devient boueux et glissant. De plus, on ne voit pas à plus de 50 m. Puis le soleil revient , les français sont aveuglés. Les anglais sont dans l’ombre.
Les génois
Les génois tendent leurs arbalètes et tirent les carreaux. Les anglais ripostent. Une volée de flèches s’abat sur les italiens qui tombent blessés ou morts.
C’est la débandade. Ils s’enfuient. Mais les français juste derrière eux, leur barrent le passage. Les français ont le mépris de « la ribeaudaille » avec en tête le comte d’Alençon qui, en fureur, s’écrit : « – Tuez cette pétaille ! Tuez cette pétaille !
Ils nous encombrent et tiennent le chemin sans raison ! » Les français massacrent les génois. Ils résistent en sortant leur épée. Cela ne suffira pas. Il est 19h00, ils sont soit tués ou enfuis. Les alliés s’entre-tuent.
Voyant les ennemis s’entre-tuer, les anglais sont confiants. Ils sont sûrs de gagner la bataille de Crécy.
Les chevaliers et leur destriers
Les destriers se disposent. Ils sont serrés les uns contre les autres, visières baissées. Les lances se baissent à leur tour. La masse cuirassée s’élance fièrement, avide de victoire.
Ils sont accueillis par plusieurs volées de flèches anglaises.
Ils tombent par milliers. Les chevaux s’écrasent sur le sol, pêle-mêle. Leurs cavaliers sont écrasés ou blessés par leur monture. Ils tentent de se relever mais ils sont trop lourds avec leur armure. Ils tombent aussi sous les flèches. Le soir tombe. La chevalerie française est décimée. Le pire, ils ne sont même pas arrivés jusqu’aux lignes ennemies. C’est un carnage.
Les piétons
Ils subissent le même sort que les autres. Ils attaquent en vociférant « Mort à l’anglais ». Lorsqu’ils arrivent à portée de tir, les archers anglais leur envoient des volées de flèches. Ils tombent par milliers.
Un sursaut français. Un fort parti de cavaliers commandés par Jacques Estracelles parvient au contact malgré les flèches anglaises. Il menace directement le prince de Galles, fils d’Édouard III. Thomas de Norwich prévient le roi. Il a vu l’affrontement :
« – Comment va-t-il, demande-t-il, Il se bat bien, plein de force et sans blessure » répond Thomas.
« – Alors, répond le roi, retournez là-bas. Dites lui que c’est le moment de gagner ses éperons et ne venez plus me chercher tant qu’il est capable de tenir une épée. S’il plaît à Dieu et à St Georges, la journée sera pour lui ! » Néanmoins, devant la menace, il fait rapprocher 2 bataillons d’Arundel et du Prince. Le prince s’en sortira seul. Le français est vaincu.
« – L’affaire est bien mal engagée, nous sommes en passe de tout perdre » se lamente l’entourage de Philippe VI.
Ayant entendu ces propos, Jean de Luxembourg, le roi aveugle de Bohême demande :
« – Quelle heure est-il ?
– Il est tard, Monseigneur et nous recevons le soleil en pleine face, dirent-ils
– Beaux Seigneurs, je vous prie chèrement et par la foi que vous me devez, de me mener si en avant dans la bataille que je puisse y mourir l’épée à la main, s’exclama t-il
– Monseigneur, volontiers » répond-on simplement
On le monte sur son destrier. On lie ses mains aux rênes. On dresse la bannière. Accompagnés de quelques écuyers, le groupe s’élance dans la bataille, le roi au milieu. On retrouvera leurs corps sous leurs destriers le lendemain matin. Cette mort d’un infirme traversera les siècles.
La nuit tombe. Une foule immobile est étendue par terre : l’armée de Philippe VI. Les soldats blessés gémissent et hurlent de douleur. Sans courir de danger, les coutiliers gallois
finissent le travail. Ils égorgent tous les survivants sans exception.
Maintenant la nuit est tombée. Tout est fini. C’est un silence de mort qui se répand dans la plaine de Crécy. En effet, Édouard III avait donné l’ordre de ne pas faire de prisonnier.
Édouard III met au repos son armée. Il fête sa victoire entouré de ses maréchaux….
Sur conseil de son entourage, Philippe VI a quitté le champs de bataille avant la débâcle. Et pourtant, il voulait faire de même que le roi de Bohême. Son entourage le lui déconseilla. Il abandonne la place aux anglais, admettant sa défaite. Il se réfugie à Amiens. Le lendemain, il sera à Paris.